Créer un site internet

La dématérialisation du ticket de métro

Les tickets de métro jusqu'à nos jours

Par

Clara Spector

Alexandre Cipriani

Depuis que le métro parisien a été inauguré, le jeudi 19 juillet 1900 à 13 heures à Porte Maillot, les voyageurs doivent payer. Pour ce faire, il leur faut se munir depuis le premier jour d'un ticket de métro. Ce titre de transport, de par son âge, a traversé les décennies et a été le témoin des évolutions technologiques. D'abord poinçonné, il est depuis 1973 sur bande magnétique. Ce fut la première grande évolution des titres de transport. L'arrivée de l'informatique a permis le déploiement du pass Navigo avec sa puce informatique. Cependant les innovations, comme le trafic du métro, se s'arrêteront jamais. Les progrès techniques liés à la digitalisation auront des effets sur notre ticket.

Il y a quelques semaines, Valérie Pécresse, présidente d’Ile-de-France (IDF) Mobilités, a annoncé un démantèlement progressif du ticket en carton qui nous sert tant de marque-page et qui peut constituer un remède efficace à l'ennui en cours. Il sera en effet possible en septembre d'acheter des titres de transport sur son mobile équipé de la technologie NFC (Near Field Communication). Se procurer des tickets avec son téléphone est déjà possible dans d'autres métropoles. À Milan, par exemple, il est possible d'envoyer un SMS au 48444 pour obtenir le droit de voyager. Pour entrer dans le métro, il suffit d'utiliser un QR code ou bien d'imprimer un ticket aux bornes avec le portable. Ce système n'est pas parfait car il peut encore nécessiter  d'imprimer un ticket papier. Dans d'autres villes, le papier n'est plus le support des titres de transport, mais est remplacé par une carte rechargeable, comme à Bruxelles ou Venise.

Mais quel peut donc être l'intérêt de rompre avec la tradition et d'abandonner pour toujours ce bout de carton symbolique de Paris ? Il y a évidemment une volonté de réduire la consommation de papier, avec les enjeux environnementaux du XXIe siècle, ce qui diminue en outre les coûts puisque la très grande majorité des humains qui peuplent la France ont un téléphone. Cela permet aussi de réduire le temps d'attente pour ces Parisiens pressés et stressés. Ensuite, il est tout de même plus facile de perdre un ticket qu'un téléphone, sauf pour quelques spécimens. Mais par rapport à un pass Navigo, quel est l'intérêt ? Le problème du Navigo, génial par ailleurs, est qu'il est rentable uniquement pour des gens qui prennent le métro très souvent, pour aller à l’école, au travail, alors que l’e-ticket ne nécessite pas d'établir un dossier et autres tracasseries administratives, et les personnes prenant le métro deux fois dans l'an pourront également en profiter ! En outre, IDF Mobilités garantit que le téléphone calculera automatiquement la meilleure offre possible. Et pour les irréductibles qui, âgés de plus de 10 ans en 2018, n'auraient toujours pas de téléphone, il sera possible de charger les billets sur une carte.

Cependant, à l'heure où les téléphones peuvent être déverrouillés par empreinte digitale ou reconnaissance des iris, et où certains lycéens ne disposent plus de carte de cantine mais passent avec la biométrie, l'utilisation du téléphone comme titre de transport paraît presque déjà dépassée et on attend des innovations encore plus grandes !

Date de dernière mise à jour : 08/07/2018